Jean Perret
Une voie toute tracée : Le Phare de la Loire
Jean Perret est né en 1921 à Saint-Etienne. Sa famille tient depuis plusieurs générations un magasin de sur-mesure et confection. Le Phare de la Loire, créé en 1883 par son grand-père François Perret, est installé place du peuple, à l’angle de la rue Saint-Denis et de l’avenue Président Faure. En 1918 son père et son oncle, Emile et Henri, reprennent le flambeau.
Après-guerre, avec l’arrivée des vêtements en grande série, le Phare se voit contraint d’abandonner la confection pour se consacrer au sur-mesure.
En 1952 Jean Perret entre dans l’affaire familiale, qu’il dirige seul à partir de 1980. Après avoir habillé des générations de Stéphanois pendant un siècle, le Phare ferme ses portes en 1987.
Si cette carrière ne fût pas le choix de Jean Perret – il se rêvait architecte d’intérieur – il la menât avec dévouement et sût faire profiter l’entreprise familiale de sa fibre artistique. Il reçut un mercure d’or du commerce et un premier prix au concours de vitrines de Saint-Etienne.
Une sensibilité artistique
Loin de renoncer à ses penchants naturels, son goût pour l’art prit bien des formes. Il dessinait et peignait avec talent, jouait du violoncelle et autres instruments avec facilité.
Fondateur et président de l’association « Loire Fleurie », il avait à cœur de contribuer à l’embellissement et la découverte des communes ligériennes. L’association encourageait le fleurissement des communes et des maisons de particuliers et organisait un concours annuel dont Jean Perret était un des jurés.
Parmi ses nombreuses activités, celle qui nous intéresse ici tout particulièrement : le cinéma.
Jean Perret filme entre 1947 et les années 70. Il s’essaie à tous les formats, il filme sa famille, ses vacances et réalise seul ou avec ses amis des courts métrages, dont plusieurs seront primés.
Le Caméra Club Forézien
Jean Perret rejoint le Caméra Club Forézien, ou Union des Cinéastes Amateurs du Forez, dès sa création en 1947. Avec ses amis, ils s’essaient à différentes formes cinématographiques et produisent de nombreux courts métrages :
fictions, actualités régionales, chansons filmées…
Un de ses films, tourné avec Jean Derory (de son vrai nom Jean Renaud) fût primé à Cannes en 1953 : « Le galérien » chanson filmée tournée à Saint-Galmier. « Légende en Forez » tourné en 1955 au château de la Roche, « Les enfants s’amusent » tourné en 1947 au jardin du Rond-Point, ont été confiés à la Cinémathèque de Saint-Etienne. Les films seront bientôt en ligne et vous pouvez retrouver dès à présent des films d’autres membres du CCF sur le site de la Cinémathèque municipale de Saint-Etienne.
Ci-dessous les trois petites fictions que nous avons eu l’occasion de numériser dans le cadre du programme de numérisation et de valorisation des contenus culturels.
Une aventure de M. Mousseron
Date inconnue, 8 mm, N&B, muet, Jean Perret
Les déboires de M. Mousseron, interprété par Henri Crouzet, lors d’une partie de campagne à la recherche de champignons. Scénario original de M. Véran.
Caramba L’Espagne au Forez
1951, 16 mm, N&B, muet, Jean Perret
Acteur et réalisateur de cette mise en scène, Jean Perret nous promène à travers le Forez.
A Saint-Galmier : la Villa Ramel (actuellement le casino), l’église, l’hôtel de ville, sans oublier la source Badoit. Un tour à la piscine olympique du Casino de Montrond-les-Bains avant de rejoindre le jardin public de Feurs et le château des minimes qui hébergeait à l’époque le musée d’archéologie.
Suicide
1951, 9,5 mm, N&B, muet, Jean Perret
Court-métrage tourné en famille au cimetière du Crêt du Roc et dans l’appartement des Perret, rue des Frères Chappe.
La vie de famille et les évènements locaux
Depuis ses débuts derrière la caméra en 1947, Jean Perret, consacre une grande partie de sa production aux évènements familiaux, aux voyages et aux évènements marquants de son quotidien.
Jean filme ainsi divers communions et mariages, dont le sien, à l’aide de ses acolytes du CCF. Il documente méticuleusement l’enfance de sa fille Catherine née en 1953 et de son fils François né en 1954.
Il ramène des souvenirs des ses vacances dans le sud de la France, en Savoie, en Suisse, en Allemagne et de son périple en Europe jusqu’en Scandinavie.
Jean s’intéresse également aux fêtes et manifestations locales et eût l’occasion de filmer la visite officielle du Général de Gaulle à Saint-Etienne le 4 janvier 1948.
Les 25 films gardés précieusement et confiés par sa fille à Ofnibus, vont rejoindre les collections de la cinémathèque de Saint-Etienne.
Mariage Lucette et Jean
1949, 16 mm, coul, muet, Jean Perret
Jean Perret se marie à Saint-Etienne en juin 1949 avec Lucette Jinot. La famille Jinot est associée à celle des Bigallet dans l’entreprise « Bigallet et Jinot », bien connue pour ses sirops et sa citronnade.
Le mariage se déroule le 16 juin à la mairie et 5 jours plus tard en l’église Sainte-Marie de Saint-Etienne.
Les amis de Jean, messieurs Henri Crouzet et Henri Maulvault se chargent de filmer l’évènement.
Mariage Maryse et Pierre
1952, 16 mm, couleur, muet, Jean Perret
C’est cette fois Jean qui est à la caméra pour filmer le mariage de sa belle sœur Maryse Jinot avec Pierre Desarmeniens à l’église Sainte-Marie de Saint-Etienne.
Naissance de Catherine
1953, 16 mm, N&B, muet, Jean Perret
Extrait choisi parmi les nombreuses séquences dédiées aux enfants de Jean et Lucette :
la toute première rencontre avec leur fille à la maternité et son baptême à l’église Sainte-Marie.
Communion de François
1966, 16 mm, N&B, muet, Jean Perret
Le 4 juin 1966, les communiants sortent de l’église Saint-Ennemond, place Johannes Merlat à Saint-Etienne.
Un dimanche au pin
1950, 8 mm, N&B, muet, Jean Perret
Sortie à Saint-Péray en Ardèche, où l’Auberge du Pin en fit un lieu mythique de la gastronomie. Si la maison Pic est déplacée en 1936 à Valence, il est apparemment encore possible de boire un verre à l’auberge de Saint-Péray en 1950.
La famille Perret dispose non seulement de l’héritage filmique laissé par Jean mais aussi des films tournés par le beau-père de Catherine, Joseph Héritier, dont une partie des films est à découvrir sur notre site : Joseph Héritier.
Nous remercions chaleureusement Catherine et Jacques Héritier d’avoir partagé leurs archives familiales.
Un commentaire
Francois PERRET
Omg se revoir et se reconnaitre près de 50 ans plus tard … Quel choc