Bobines sarthoises,  Fonds d'archives

Hubert Brier

Par son fils Philippe Brier

« Hubert Brier, l’auteur de ces films, est né le 9 avril 1928 dans un  village resté pittoresque, La Fontaine Saint-Martin, au sud de la Sarthe. Dans ce Val de Loir verdoyant et vallonné qui déjà rappelle l’Anjou. Enfant espiègle et astucieux, Hubert est le plus jeune d’une fratrie de trois enfants (ses frères, Julien et Henri, sont nés en 1913 et 1920). 

En 1912, son père, Julien, est garde régisseur au château, secondé par son épouse Henriette (née Soyer). Le couple devient propriétaire en 1930 de l’hôtel du « Cheval Blanc », sis à l’entrée du bourg.

Hubert vit les années de guerre au village comme une période d’aventures, récupérant armes, casques, tracts, allant sur les lieux des bombardements, sans toujours mesurer les risques de ses escapades. Au grand dam de son père qui parfois le repêche de situations périlleuses. Toujours équipé de son appareil photo « 6×9 » ancien modèle… (certaines de ses photos seront publiées bien plus tard dans des ouvrages locaux).

Son frère aîné, Julien, garçon réfléchi, ingénieux, à l’esprit curieux, attiré par les nouvelles techniques, décide en 1927, à l’âge de treize ans et demi, de fabriquer son propre poste à galène. Le poste fabriqué par Julien va permettre à la famille d’écouter un peu de musique légère, mais surtout les actualités.

Grâce à son frère Julien, Hubert se passionnera ensuite pour les postes à lampe (le premier apparaît vraisemblablement au château du village vers 1932) puis, au début des années 1930, pour le cinéma muet et parlant, qui fera son apparition grâce au curé, Émile Berthé. Les projections, sous l’égide du prêtre, déversent leur magie dans une salle construite à cette intention. Les aventures de Charlot, les westerns américains, des films comme Les Croix de bois (1931) ou Ciboulette (1933), projetés par le jeune Julien, touchent ou amusent l’auditoire et marqueront durablement les esprits. Julien devra, enjoint par le curé, appliquer une censure stricte, plongeant la salle dans l’obscurité en masquant l’objectif lorsque s’immisce une scène un peu leste…

Cette époque marquera Hubert à vie, qui nourrira un intérêt historique pour la période de la Seconde guerre mondiale telle qu’elle s’est déroulée dans son village. Mais aussi pour l’histoire locale en général, notamment l’époque de la Révolution. Et aussi la généalogie. 

Il passera de longues heures aux Archives départementales de la Sarthe.

Tout au long de sa vie Hubert n’a eu cesse de collecter les témoignages d’anciens qui avaient participé à la guerre, ou bien d’agriculteurs racontant en quoi consistait leur vie à la ferme, et aussi d’instituteurs de village, de domestiques de château… Tous enregistrés sur cassettes audio Chrome, précieux documents que je compte confier aux Archives départementales. 

Esprit curieux et amoureux des voyages, Hubert partit en 1958 à la découverte de l’ex-Yougoslavie à bord de sa 4CV Renault, accompagné de son épouse Monique, toujours un appareil photo en main (il m’a légué alors que j’étais enfant celui en forme de « cube »). Les voyages à l’étranger s’enchaîneront : Suisse, Allemagne (trois fois), Luxembourg, Belgique, Espagne, Yougoslavie (deux fois), Autriche, Italie, Angleterre, Mexique, Portugal, Turquie… certains donnant lieu à des captations sur film super 8, à l’aide de sa caméra Bauer. Filmant également le « local », comme cette batterie sarthoise, l’une des dernières. Toujours équipé de matériel de qualité : visionneuse, projecteurs de diapos, de films, magnétophone à bandes puis à cassettes. Parmi tous les souvenirs visuels laissés par mon père, ce sont sans doute les albums de photos des années 1960 qui me touchent le plus, empreints de la nostalgie d’une époque simple et heureuse alors que nous vivions dans un modeste deux-pièces, au 2, rue des Falotiers, à l’orée du Vieux-Mans. Si Hubert savait utiliser la caméra, il savait aussi cadrer les photos. »

Le Fonds Hubert Brier

Philippe Brier nous a contactés lors de notre appel à film sarthois afin de partager les images tournées par son père à la Fontaine-Saint-Martin. Il nous a confié les 56 bobinots super 8 qu’il conserve consciencieusement, rangés, classés et annotés de la main d’Hubert. La sélection des 9 films numérisés par Ofnibus correspond au territoire Sarthois. Soucieux de préserver et faire vivre le patrimoine légué par son père, Philippe Brier s’attelle actuellement au tri des nombreuses autres archives photos, audio et papier afin de pouvoir les transmettre.
Nous tenons à le remercier chaleureusement pour son investissement et son enthousiasme.

Batterie à la Fontaine Saint-Martin

1971, Super 8, coul, muet, Hubert Brier

« Tourné avec sa caméra Bauer, le 14 août 1971, chez des cousins agriculteurs, Célestin et Léone Leveau, au lieu-dit « Vincennes » (près du hameau du Réveil-Matin), sur la commune de La Fontaine Saint-Martin. Le bordage où a été tourné ce film existe toujours.
Il s’agit d’une des toutes dernières batteries du pays. Et en aucun une reconstitution. Ici on œuvre à l’ancienne dans une ambiance de franche camaraderie où voisins, famille et amis sont venus mettre la main à la pâte. Les quéniaux, un peu impressionnés, mais joyeux, se sont également joints à l’événement et s’agitent en tous sens.  
Des scènes campagnardes très vivantes et des visages expressifs. Sans oublier d’énormes machines agricoles.
Quand on voit « c’te Denise » ou « la Léone » servir le vin et le gars Jean rouler des muscles, on n’est guère loin de scènes à la Renoir ! »

Texte de Philippe Brier

Famille à la Fontaine Saint-Martin

1969, Super 8, coul, muet, Hubert Brier

Scène familiale dans le jardin de la maison de la rue principale à la Fontaine-Saint-Martin.

Communion de Philippe Brier

1970, Super 8, coul, muet, Hubert Brier

Le 3 mai 1970 le cortège de communiants et leurs familles sont rassemblés devant l’église Saint-Bertrand au Mans. Retour à pied à la maison de la rue Loiseau pour un portrait de famille dans le jardin. Après le restaurant, une balade au jardin des plantes et un passage chez les grands-parents de Philippe, M.et Mme Yvon où l’on déguste les dragées. La journée se termine au lac des Sablons sur les bords de l’Huisne.

Kermesse Perseigne

1973, Super 8, coul, muet, Hubert Brier

La colonie de vacances de Notre Dame de Perseigne est fondée en 1923 par l’abbé Lebreton. Située en bordure de la forêt domaniale de Perseigne à Neufchâtel-en-Saosnois.

Ce 19 août 1973 est jour de kermesse à la colonie. Les parents sont venus participer aux festivités organisées au pied des ruines de l’ancienne abbaye.

En Tabur

1974, Super 8, coul, muet, Hubert Brier

Un tour en bateau « Tabur » sur l’étang au Grand-Châtaignier à la Fontaine-Saint-Martin le 16 juin 1974.

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