Bobines manchoises,  Fonds d'archives

Le Carnaval de Granville et les cinéastes amateurs

Article réalisé à partir des sites du Carnaval de Granville , Granville Histoire et Patrimoine, de la brochure Granville Histoire(s) du Carnaval et des ressources du Fonds Patrimoine des médiathèques de Granville Terre et Mer.
Crédit image : affiche du Carnaval 1951 signée Roger Soubie.

« Le carnaval le plus gai de France »

Le Carnaval de Granville se déroule chaque année durant les jours qui précèdent Mardi Gras. Son histoire est liée à l’histoire maritime de Granville. Les départs des morutiers vers Terre-Neuve avaient lieu aux alentours de Mardi Gras et le Carnaval était pour les pêcheurs la dernière fête avant de prendre la mer.
Les premières éditions du Carnaval s’inscrivaient dans un programme de bienfaisance dans l’objectif de récolter des dons pour les plus démunis.

Depuis la première édition avec comité d’organisation en 1875, le Carnaval de Granville se démarque par le ton satirique voir caustique de ses carnavaliers. Au premier abord les chars se découvrent en globalité puis chaque titre, module, dessin, slogan contribue à tourner en dérision l’actualité, qu’elle soit locale ou internationale. Les thèmes imposés ont été tentés sur quelques éditions mais la communauté carnavalesque n’a eu cesse de revendiquer sa liberté d’expression.
Des origines demeurent la cavalcade, l’exécution du bonhomme carnaval, les intrigues et les bals.

Le Carnaval de Granville est inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco depuis 2016. Il figure également dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel français. Il attire aujourd’hui près de 130 000 personnes venues de toute la France.

Une collecte thématique

Invités par la Communauté de communes de Granville Terre & mer, en partenariat avec les Archives départementales de la Manche, nous avons lancé, fin 2022, un appel à films sur le thème des carnavals, fêtes des fleurs et processions avec chars. Du 16 au 18 janvier 2023 nous avons rencontré les habitants de Granville accueillis à la Médiathèque. Parmi les nombreux films apportés par les Granvillais(e)s nous avons recensé 75 documents audiovisuels ayant pour thème le Carnaval : des images festives de 39 éditions entre 1932 et 2005 dont voici une sélection.


Les années 30

L’entre-deux-guerres n’essouffle pas le Carnaval. Après une trêve forcée de 1915 à 1919, la tradition festive reprend en 1920. Les chars ne passent plus dans la Haute-Ville depuis la reprise sauf en 1935 et en 1939 mais sont toujours tractés par des chevaux. Néanmoins les engins à moteurs s’invitent dans la cavalcade et les chars construits sur une structure motorisée apparaissent.

Le Carnaval se filme alors en 9,5 mm, premier format dédié aux cinéastes amateurs lancé en 1922 par Pathé. Filmer dans les années 20 est un fait rare, réservé à la bourgeoisie mais dans les années 30 plusieurs Granvillais s’équipent d’une caméra 9,5 et filment les défilés. Les caméras se sont elles aussi équipées de moteurs. Les séquences sont courtes, une bobine de film correspondant à environ une minute d’images. Le 9,5 connaît un grand succès et domine jusqu’à l’arrivée du format 8 mm de Kodak sur le marché français quelques années après sa sortie en 1932.

Carnaval Granville 1932

1932, 9,5mm, N&B, muet, familles Hérard / Lamort
Entre le 6 et le 9 février c’est Sa Majesté Carnaval XXVIII « Harry Stide, roi du Bocage » qui préside les festivités. Parmi les chars encore tirés par des chevaux, on peut identifier les chars « Le bal Musette » et « L’augustin d’à côté ».
Cette petite bobine conservée avec 4 autres a été tournée par un membre de la famille Hérard, possiblement André ou Jean.

Carnaval 1932

1932, 9,5mm, N&B, muet, Fonds Jean-Pierre Doron, auteur inconnu
De jeunes enfants exhibent joyeusement leurs déguisements avant de rejoindre le carnaval.

Il ne s’agit pas ici d’un film de la famille Doron. Jean-Pierre Doron, nous a confié ses films sur le carnaval, ceux tournés par son père Pierre Doron et quelques autres dont celui-ci et le film suivant, qui lui ont été remis sans que l’auteur ne soit identifié. Si vous avez des informations n’hésitez pas à nous écrire.

Carnaval d’antan

1936 – 1939, 8 mm, N&B, muet, Fonds Jean-Pierre Doron, auteur inconnu
En 1936 le comité des fêtes donna un sujet commun pour tout le carnaval : les vieilles chansons françaises, un thème fréquemment utilisé. Chaque quartier présentait un ou deux chars, c’est ainsi que le Calvaire défila avec « la Mère Michel et le Pont d’Avignon », la rue Lecampion avec la rue du Port s’accommoda de « Malbrough » et « Il était un petit navire », tandis que la Tranchée mettait « Au clair de la lune », sa « bergère » mouillée et que la Haute-Ville tentait de réveiller son « meunier » qui dormait. Sa Majesté Carnaval XXXII fût baptisée « Fanfan la Tulipe ».

Du carnaval 1939 on repère les chars « Concours de Balcons fleuris », « Pavillon de Flore », « Sosthène 1er en vadrouille », « Portes closes », celui de Blanche neige conçu et réalisé par Louis Costard.
Sans oublier Sa Majesté XXXVème Empereur de Carnaval.


Les années 50 et 60

Le retour triomphal du Carnaval. Après les années sombres passées et l’arrêt du Carnaval jusqu’en 1947, un vent nouveau souffle sur le Carnaval. En 1952, la cavalcade lumineuse, testée avant la guerre, s’inscrit durablement au programme des défilés du Carnaval. De nouvelles communes situées autour de Granville rejoignent alors le cortège des chars de quartiers et individuels.
En 1966 la commune met à disposition des carnavaliers un hangar pour la fabrication des chars. En 1968 le Carnaval devient payant, une redevance qui va perdurer jusqu’en 2005. Les années 60 voient également la disparition du char des pauvres initialement appelé char de la charité. L’exécution du roi Carnaval reprend quant à elle une place marquante dans les festivités à la fin de la décennie.

On entre dans l’âge d’or des cinéastes amateurs « éclairés » qui s’emparent du format 16 mm et restent attachés à la qualité d’image du 9,5 mm. Les premiers caméra clubs se constituent dès les années 30 mais connaissent un véritable essor après guerre. Le Ciné Photo Club du Sud Manche est créé en 1947 et ses membres ne manqueront pas de filmer le Carnaval.
Les photographes qui souvent vendaient la pellicule aux cinéastes ont été nombreux à s’essayer au cinéma. Ils rejoignent les caméra clubs ou pratiquent en solo et laissent derrière eux un nombre considérable de films d’une qualité généralement remarquable.

En 1950 le cinéma est à l’honneur et les membres du tout jeune Ciné Photo Club du Sud Manche participent avec un char aux couleurs du Club et avec leurs caméras évidemment. Le Club organise à cette occasion un concours de films et de photos. Plusieurs bobines tournées par le club ont été retrouvées parmi les fonds du musée d’Art et d’Histoire de Granville et ceux de collectionneurs privés. Les bobines des différents auteurs se mêlent et les cinéastes se filment en action. Le fonds de l’un deux est conservé par Normandie Images : le fonds Jean Pribeur de son vrai nom Pierre Juban. Le film sur le Carnaval de 1950 qui complète les images présentées ici est à découvrir sur le site mémoire normande : Carnaval 1950 Jean Pribeur.

Carnaval 1950

1950, 16 mm, couleur et N&B, muet, Robert Pieau dit « Francis », collection Michel Rolland

Michel Rolland, ancien bijoutier, est un collectionneur, il conserve de nombreux appareils cinématographiques et films donnés par des particuliers ou achetés en brocante. Il nous a apporté 4 films d’auteurs différents sur le thème du Carnaval. Cette bobine a été tournée par Robert Pieau.

Tout comme son père et son grand-père avant lui, Robert Pieau (1922-2011) travaille comme photographe rue Couraye à Granville sous le nom de Francis.
Il filme les derniers préparatifs des chars, l’installation de la fête foraine, les animations et stands. L’accueil des mascottes de la « Bavolette Granvillaise » de Paris et des « Granvillais de Cherbourg ». Les compagnies de pompiers et autres pompistes du monde qui défilent avant de rejoindre le concours international de pompes organisé sur le Cours Jonville.
La cavalcade avec le char de la Reine et celui de Sa Majesté Carnaval XXXIX « Roi des metteurs en scène ». Suivent les chars « Ciné Photo Club », « Les croisières sidérales », « 1900 », « Pinocchio », « La Patache sanglante » et la foule de carnavaliers filmée depuis une fenêtre.

La séquence en couleur concerne sans doute une autre édition qui n’a pas encore été identifiée.

Carnavals 1950 et 1952

1950, 16 mm, N&B, muet, Photo Ciné Club du Sud manche, Collection Laurent Hélye

Ce film a été sauvé par Laurent Hélye, plasticien vidéaste, musicien et collectionneur féru de films de famille. La bobine se présentait sous forme de chutes éparses, possiblement tournées par divers membres du Photo Ciné Club. Le photographe Maurice Leroy est l’un d’entre eux (on le voit filmer les essayages de la reine dans le film de Jean Pribeur). Quant aux autres membres ayant pu participer, on peut citer le Docteur Constant, Fernand Gournay, Pierre Cotard, M.Maruitte et Jean Fichepoil. Le montage des séquences n’est pas le fait des auteurs il se peut donc que des images de 1950 et 1952 se mêlent et ne respectent pas le déroulé chronologique des Carnavals.

1950 : Tout comme dans le film de « Francis », on y découvre les derniers préparatifs qui précèdent le début des festivités : les chars se finalisent, la Reine se prête aux derniers essayages.
Les mascottes arrivent à la gare. Les compagnies de pompiers défilent. Puis c’est le tour des chars : « les croisières sidérales », « Paris 1900 », le char de la Reine, « les beaux jeudis », « la Patache sanglante », le « Ciné photo Club », « Sa Majesté Carnaval XXXIX, Roi des metteurs en scène, « le Chantemerle » « Pinocchio »…

On passe en 1952 avec le bal d’enfants au Casino : concours de costumes, musiques et danses. Dans les rues la cavalcade se poursuit. La caravane publicitaire défile et on découvre les chars : « Le retour de Tartarin », « Les trois tambours » le char d’apprentissage féminin, le char de Sa Majesté Carnaval XXXXI « Œil de bœuf, roi des Sioux » et groupes les Sioux, « Charivari ».

Carnaval 1954

1954, 16 mm, Couleur et N&B, muet, Photo Ciné Club du Sud Manche, Collection Archives départementales de la Manche, Fonds du Musée d’Art et d’Histoire de Granville

A. Gournay, Maurice Leroy, H. Magdeleine et Jean Pribeur, nous promènent durant les quatre jours de Carnaval. Ils alternent les points de vue, se mêlent aux travestis, embarquent sur les chars ou filment la foule depuis les fenêtres de diverses rues.
Le samedi 27 février : défilé la parade du Zigotto Circus et le gala de cirque Place d’Orléans

Dimanche 28 février : La grande cavalcade humoristique avec sa Majesté Carnaval XXXXIV dit « Zigotto, Roi du Cirque ». Le char de la reine, des triplés à Granville, « Au per’ Lustucru », « Journée du sang », « L’Ogre » le char du quartier de la tranchée, « La coupe internationale », « Le Sucer-Club », le « Congrès s’amuse » premier char de Saint-Pair-sur-Mer… Sans oublier la fête foraine, la caravane publicitaire, les fanfares, les groupes costumés et la foule en liesse.

Lundi 1er Mars : la journée dédiée aux enfants avec le défilé Cours Jonville et le bal travesti au Palais de la Danse avec l’orchestre Carrara.

Mardi-Gras 2 mars : la dernière parade de sa gracieuse Majesté Hélène II.

Carnaval d’antan

Années 50, 8 mm, N&B et couleur, muet, Pierre Doron, Fonds Jean-Pierre Doron
Pierre Doron est né en 1918 à Condé-sur-Viré et mort à Granville en 1974 à l’âge de 56 ans. Il était boulanger rue des Juifs dans la Haute-Ville. 

Il filme le défilé depuis sa fenêtre lors de plusieurs éditions de années 50. Celle de 1954 identifiable par son Roi Carnaval et les chars filmés également par le Ciné Photo Club. L’occasion cette fois de les redécouvrir en couleur.

Jean-Pierre Doron, que vous ne manquerez pas de croiser lors des prochaines éditions du Carnaval, fait ici ses premiers pas de carnavalier.

Carnaval 1955

1955, 8 mm, N&B, muet, Collection Michel Rolland, auteur inconnu

Les Intrigues viennent clôturer le Carnaval. Au cours de la soirée du Mardi Gras, des personnes déguisées de la tête aux pieds pour ne pas être reconnues viennent parler à des gens de connaissance. Le jeu consiste à reconnaître les déguisés … Bien qu’un peu floue, la courte séquence qui leur est consacrée ici est une des rares que nous ayons trouvée mettant en scène les intriguants.

Robert Pouchin, photographe de la Manche surnommé le « Robert Doisneau du Cotentin » a lui aussi filmé le Carnaval dans les années 50. Retrouvez un de ses films sur le site des Archives départementales de la Manche :

Robert Pouchin : Granville

Carnaval 1960

1960, 9,5 mm, couleur et N&B, muet, Maurice Trognon

Maurice Trognon est né en 1926 à Paris, il travaillait au Ministère des postes et a vécu toute sa vie en région parisienne. Il épouse Anne-Marie Raïevsky, dont la famille originaire de Russie s’est installée à Granville. 

La famille Trognon vient régulièrement à Granville pour les vacances d’été et pour le Carnaval. Il acquiert une maison à la Haute-Ville en 1973. 

Maurice s’achète une caméra en 1959 pour filmer sa famille. Il tourne en 9,5 mm puis en Super 8 entre 1959 et 1992.

En cette année de règne de Sa Majesté Carnaval « Roi du Scoubidou », Maurice Trognon focalise sur la joie des enfants en pleine bataille de confettis.

Carnavals 1962 – 1963

1962 – 1963, 9,5 mm, couleur et N&B, muet, Maurice Trognon

Les cavalcades de 2 éditions se succèdent dans ce film de Maurice Trognon.
Celle de 1962 avec les chars de Sa Majesté Carnaval « Roi du Twist », « La famille Duraton en vacances », « Santé Sobriété », « Le Mississipi », le char du Lycée Papillon.

Et celle de 1963 avec les chars de Sa Majesté « Le Roi s’amuse », « Ne nous faisons pas skier », « Welcome to the Joconde », « Le retour des goëlands », « Clair de Lune à Granville », le groupe de mousquetaires.

Carnavals de Granville 1963, 1965, 1967

1963 – 1965 – 1967, 8 mm, couleur, muet, Gérard Blin

Gérard Blin était chirurgien-dentiste pour ses patients, « mécanicien-dentiste » pour ses amis qui le savaient bricoleur. M. Blin a produit de nombreux films et diapositives mais une partie d’entre eux a disparu lors d’un dégât des eaux. Sur cette bobine 8 mm, confiée par M. Rolland, s’enchainent trois éditions du Carnaval filmées depuis la fenêtre de son cabinet dentaire au 99 rue Couraye.

1963 : le groupe des mousquetaires, les majorettes et les fanfares, la reine Anne-Marie Turpin, le char de la Haute-Ville « Inter-Ville ».

Même point de vue, nouvelle année : 1965 les chars « Eléphant », « Tsing Granvillu », « Jeux Olympiques », « Au Tourlourou », « On fait la bombe », le train « Hold up à London » et enfin le char de la Reine.

1967 : La Reine et ses demoiselles d’honneur, le char « les jolies colonies de vacances », « Les Minies Z’Upes », l’avant garde qui précède le char de la reine.



Les années 70 à 90

Les chars, âmes du Carnaval, dont la construction occupe les carnavaliers pendant plusieurs mois, deviennent de plus en plus nombreux au fil des décennies. On en comptait huit aux origines, puis les chars de nouveaux quartiers, des communes avoisinantes et les chars individuels sont venus grossir les rangs. En 1974 le char individuel « officiel » de Jean-Pierre Doron fait son entrée. A partir de 1978 le Carnaval commence à acquérir des chars provenant d’autres carnavals comme celui de Nice ou plus tard Vichy, mais ceux-ci s’éloignent de l’esprit satirique.
En 1975 ce sont les débuts du bal à Papa. Un bal devenu incontournable, réservé aux carnavaliers ayant participé à l’organisation ou aux défilés. Des fanfares et groupes musicaux venus de différents pays viennent rejoindre les formations manchoises.

Les cinéastes amateurs sont eux aussi de plus en nombreux. Le format Super 8 sorti par Kodak en 1965 déferle sur les années 70. Ses atouts : les caméras se chargent facilement et en plein jour, leur fonctionnement est simplifié, la pellicule est la moins chère du marché et en 1975 les caméras Super 8 sonores apparaissent. Nombreux sont les cinéastes à utiliser le Super 8 jusque dans les années 90. Mais c’est sans compter l’arrivée de la vidéo dans les années 80 qui démocratise pour de bon l’usage des caméras au plus grand nombre. Les carnavaliers peuvent ainsi filmer plus longtemps, plus facilement en intérieur et saisissent le son des groupes, des fanfares et de l’ambiance festive.

Le Carnaval prend petit à petit sa forme actuelle, préparant son entrée dans un nouveau siècle en faisant évoluer la manifestation sans se défaire des traditions ancestrales et de l’esprit de liberté et d’impertinence cher aux Granvillais(e)s. Les films amateurs, les reportages et les innombrables vidéos à venir avec l’ère du numérique contribuent à préserver et faire vivre ce patrimoine culturel populaire.

Carnaval 1974

1974, Super 8, couleur, muet, Maurice Auzou
Maurice Auzou est originaire de Corbeil-Essonne, il passe régulièrement ses vacances à Granville l’été et à l’époque du carnaval.

Cette année d’austérité voit le nombre de chars réduit à cause des restrictions en carburant, mais la foule est nombreuse et les groupes folkloriques et les traditionnelles majorettes sont au rendez-vous. C’est Jerry Kan 1er qui est couronné.

Quelques uns des chars présents : « Les sorcières en balai », « Tout nu tout bronzé », « La petit bête qui monte monte ».

Les carnavaliers se retrouvent ensuite sur la plage du Plat-Gousset, où le Bonhomme Carnaval, responsable de nombreux méfaits, est jugé coupable par un tribunal populaire, condamné à mort et exécuté dans la foulée.

Carnaval de Granville 1977

1977, Super 8, couleur, sonore, Gérard Lechevallier
Gérard Lechevallier est originaire du quartier Saint-Nicolas. Après un temps à Cherbourg puis à Paris il revient vivre dans la Haute-Ville avant de s’installer à Donville-les-Bains. Il se plaît à filmer depuis sa jeunesse en 8 mm et en Super 8. Il nous confie ici les premiers sons d’ambiance enregistrés en direct que nous ayons collectés.

Parmi les chars, fanfares, majorettes et autres carnavaliers, il filme sa fille et son épouse en différents points du parcours de la cavalcade.

C’est Sa Majesté « l’Émir K. Rahm Barre » qui se voit remettre les clés de la ville cette année là. Entre autres chars : « Le roi des Kongs » du quartier de la rue Couraye, « Aly. Bat. Pas » du quartier de la Tranchée, le char de la Reine (Véronique Lecavelier), celui de la Haute-Ville « Les loups phoques »…

Enfin les manèges et autos tamponneuses de la fête foraine.

Carnavals de Granville 1977 à 1982

1977 à 1982, Super 8, couleur, muet, Jean-Pierre Doron
Jean-Pierre Doron est une figure incontournable de Granville et surtout de son carnaval. Il a été président du comité d’organisation et en reste président d’honneur. Le char indépendant Doron, réalisé en 1974 n’a pas manqué une édition du carnaval. Jean-Pierre Doron filme en Super 8 lors de 12 éditions entre 1977 et 1992.

Il filme les chars et s’intéresse tout particulièrement aux individuels.

1979 : « Les petites canailles » déambulent en trotteur, les chars sortent du hangar : « Le bon cidre doux », le char des indépendants, « la Belote », « Lu.Nére.3000 », « Les 7 péchés capitaux » (1979), le char de la reine, puis de jeunes diables mènent le bonhomme Carnaval affronter son sort au Plat Gousset.

1981, les chars « Oh la belle rouge », char de la reine,
« Circuit Paul Ytique » char des indépendants, « La Coqluche et son Cirque » du quartier de la Tranchée, « Cha Ira » du quartier de la Haute-Ville, « Silence on tourne ». Dans la rue les carnavaliers chahutent les gendarmes à coups de confettis.

La fête foraine.

1982 : « les Pois sont niais », « Le monstre de la rue Saintonge », « Grand Prix ».

Carnaval 1979

1979, Super 8, couleur, muet, Maurice Trognon
Un groupe de marins musiciens devant l’église Notre Dame.
La cavalcade avec les chars « La belote » (quartier de la rue Couraye), le char de la reine, celui de Sa Majesté « l’Au T’Au 1er », les travestis intriguent dans la rue, les chars « les 7 péchés capitaux », « Chez la mère Tat’zi », « La planète des singes », les majorettes, le char de la reine puis du roi pour finir au Plat Gousset avec la crémation du bonhomme Carnaval.

Carnaval 1981

1981, Super 8, couleur, muet, Maurice Trognon
La campagne présidentielle de 1981 inspire bien entendu le Carnaval avec Sa Majesté « Khan Di da Di don II, un président Ciel » et de nombreuses autres références au fil des défilés.

Le point de vue quasi fixe de Maurice Trognon, nous laisse ici tout le loisir de déchiffrer les noms des chars et autres slogans et dessins : char « First Rima Band », harmonie Ste Cécile les joyeux fouassiers du Muscadet, char « Silence on tourne », « les nounous en folie », char « la Coqluche et son cirque » (quartier de la Tranchée), char « Carburol » (quartier du Calvaire), char individuel « Le train de l’enfer », « Cha Ira » (Haute-Ville) ….. la fanfare de Fleurigné, char « Colorado chaud », char « Centre assistance », char « Circuit Paul Ytique », les majorettes au masculin de Chemery, « Bl »o »cus », « le service de répression des pêches », le char de la reine, « le p’tit Barre, n’écoutez pas les bobards ».

Carnaval 1982

1982, Super 8, couleur, muet, Maurice Auzou
Maurice Auzou filme la cavalcade du Mardi Gras. La Grand’ Porte au pied des remparts de la Haute-Ville. Le début du défilé sous le signe de l’amitié franco britannique, avec le jumelage Granville – Sherbone et l’évocation de la coupe du monde de football qui se prépare.
Les groupes costumés, fanfares, majorettes et chars se suivent. Parmi eux les chars « Le dragon de la rue Saintonge »; « Les poissons niais », « Grand prix », « Le temps libre », « La danse des canards » « Moune dial 82 », char de la Reine, Sa Majesté « Krack O but ».
La crémation du bonhomme carnaval à la plage du Plat-Gousset et la fête foraine.

Carnavals de Granville 1983 à 1985

1983-84-85, Super 8, couleur, muet, Jean-Pierre Doron

1983 : Char « Le Rafalou, la route du Calva, toutes les courses ne mènent pas à Rome ». Plongée sur les chars alignés.

1984 : Char « Le bec à çons ». Les manèges.
Le char du quartier de la Tranchée, celui du quartier du Centre…, le char de Saint-Pair-sur-Mer fait référence au départ annoncé du 1er régiment d’infanterie de la marine de la caserne afin d’y héberger un carmel. Le bonhomme Carnaval est ensuite brûlé sur la plage.

1985 : le Char « Astérix et Obélix » par temps de pluie pour commencer puis sous un temps plus clément le lendemain. Les enfants à la fête foraine. Le char « Le grand cirque national » et un pastiche du char de la reine.

Carnavals de Granville 1986 à 1992

1986, 1988, 1989, 1992, Super 8, couleur, muet, Jean-Pierre Doron
1986 : Char « les Bouilleurs d’œufs crus », exécution du bonhomme carnaval sur la plage.
1988 : char « Granville les grandes carences toute l’année », les patineuses.
1989 : « L’Art évolution »
1992 : année de reprise attendue après l’annulation de l’édition précédente. Les chars « Granville un littoral en béton.. un avenir en béton », « Dracul’état ».

Carnavals 1988 et 1989

1988 – 1989, VHS, couleur, sonore, Jacques Bougeard
Jacques Bougeard (1943-2022) était professeur de français et historien. Passionné par l’histoire de Granville et son Carnaval, il écrit avec Jean-Louis Goëlau deux livres : « Granville, mémoires de carnaval » 2003, « Un carnaval à l’Unesco » 2020. Homme de lettres, carnavalier engagé, il contribue à l’inscription du Carnaval de Granville au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. 

Jacques Bougeard filme le parcours des cavalcades au son des fanfares.
Avec en 1988 : Sa Majesté « Télé Magot 1er », les chars « Les derniers terreneuvas », « La bohème », « Granville les grandes carences toute l’année », « Le Calvaire Circus », « Le River Queen », « Paris Dakar Cibyclette », « Abattoir Granville ne fermera pas », « Pluto et ses copains », « Couraye y a du muscle! ». Sans oublier les groupes, musiciens, danseurs, majorettes et le char de la reine.

En 1989, année du bicentenaire de la Révolution, Sa Majesté « Guill’otin » ouvre les festivités. Le char de la tranchée « Vivre libre ou mourir » le suit de près, puis « Le Cas Zino de Granville », « A RY DS Hymee », « A quoi ça ser re 2 », « La cage aux filles », « Rien ne va plus ».

Comité Saint-Nicolas

1991, VHS, couleur, sonore, Philippe Castel
Jérémy Castel nous confie les vidéos de son père Philippe Castel. La famille Castel s’investit dans le Carnaval depuis plusieurs générations et participe au char du quartier Saint-Nicolas.

Les bénévoles du comité des fêtes du quartier Saint-Nicolas préparent leur char dans le hangar de la Parfonterie. Mais en cette année 1991 le Carnaval n’aura pas lieu à cause des mesures de sécurité mises en place pendant la guerre du Golfe.

 

Carnaval 1998

1998, video 8, couleur, sonore, Murielle et Michel Touchais
Michel et Murielle Touchais participent à leur premier char familial en 1984.  Avec plusieurs générations de la famille et des copains ils forment l’équipe des 13 K.

Leurs enfants leur offrent un caméscope en 1994 avec lequel ils filmeront plusieurs éditions.

Nous retrouvons ici l’équipe des 13 K dans le hangar, en train d’apporter les dernières finitions à leur char « Chic Planète ». On assiste au départ de quelques uns des autres chars : « Les copains d’abord », « Bonne nuit les petits », « Merlin et l’hibou Ritfée », « La bamba granvillaise », « les visiteurs ».
L’équipe nous embarque ensuite au milieu de la foule pour le défilé, dans un bar de Granville, à la cavalcade nocturne et enfin à la plage pour l’exécution du bonhomme carnaval.

N’hésitez pas à laisser des commentaires pour enrichir la documentation des films.
Pour retrouver plus d’images de festivités manchoises rendez-vous sur la page consacrée à la Fête des fleurs de la Haye Pesnel.

Ofnibus tient à remercier chaleureusement Domnine Plume des Archives départementales de la Manche, Marlène Turgis du réseau de médiathèques de Granville Terre et Mer, Agnès Deleforge de Normandie Image et Pierre Juban, ainsi que le Comité d’organisation du Carnaval de Granville.

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