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Association culturelle Carel Fouché (ACCF) 72

L’entreprise Carel Fouché

Alors que les chemins de fer se développent (le train arrive au Mans en 1854), Jules Carel et Ernest Fouché s’associent en 1872 pour créer la société « Carel Fouché » ayant pour objet la fabrication des poteaux de traverses nécessaire aux chemins de fer. En 1880 débute la construction d’une usine dans le quartier du Miroir au Mans pour la fabrication de matériel roulant de chemin de fer.
Progressivement, les ateliers s’agrandissent, l’entreprise diversifie sa production et obtient notamment le marché « réparation de matériel ferroviaire » suite à la première Guerre Mondiale. Pendant la seconde Guerre Mondiale, les allemands réquisitionnent une partie de l’usine pour fabriquer des ailes d’avion de chasse (Arrado).

L’usine passe de 152 employés en 1880, à 300 en 1934, puis monte même jusqu’à plus de 1000 au plus fort des Trente Glorieuses, vers 1970. Durant cette période faste, des commandes partent pour les chemins de fer d’Europe mais aussi d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud.
Mais les mutations industrielles et les regroupements d’entreprises entraînent la fermeture de l’usine en 1987.

Comité d’entreprise et syndicats

Les 16 dernières années sont ponctuées de licenciements, de grèves, de négociations liées aux conditions de travail et à la rémunération. Les ouvriers mènent aussi, après la fermeture, le combat lié aux conséquences de l’amiante en vu d’obtenir la reconnaissance de site amianté et déclencher des droits pour les salariés, qu’ils obtiennent en juillet 2006. Durant toutes ces étapes, les syndicats sont présents et fédèrent les ouvriers, solidaires dans leurs luttes. A cette époque la majorité des compagnons sont syndiqués.

Le Comité d’Entreprise était élu tout les ans. Il était constitué d’une dizaine de membres de la CGT, CFDT, CGC. En dehors des missions liées à l’entreprise, le CE organisait aussi des temps forts et votait la répartition d’un budget social et culturel : le Noël des salariés et le spectacle de Noël, les subventions attribuées au club de Carel, les rallyes, les jardins ouvriers, les tournois de foot, de pétanque et de cartes.

Les nombreux témoignages soulignent tous la très bonne ambiance de ces rencontres culturelles et sportives, ainsi que l’esprit collectif au sein de l’entreprise.

Maintenir les liens, constituer et transmettre un patrimoine

L’Association Culturelle Carel Fouché 72 est née en mars 2014, de la fusion de l’ARCF et l’ACF72. L’Amicale des Retraités Carel Fouché, créée en 1967 par André Gasnier, directeur de l’usine à cette époque, avait pour objectif de mettre en place des projets culturels destinés aux retraités de l’usine. Quant à l’Association Carel Fouché 72, elle a été créée en 2006 par Daniel Niepceron, salarié de l’usine de 1962 à 1982. Son but était de rassembler des informations, des souvenirs, des témoignages sur l’usine et ses ouvriers, afin d’écrire son histoire sur plus d’un siècle d’existence.

Aujourd’hui l’ACCF 72, présidée par Jacky Lecointre, centralise des documents relatant l’histoire de l’usine : recueil de témoignages d’employés, photographies, maquette de l’usine (réalisée par les membres de l’association), recueil chronologique des dates clés de l’histoire de l’entreprise, ainsi qu’un film documentaire amateur « Z2 », filmé en Super 8, (sur les étapes de fabrication d’une rame de train). Les témoignages et le film « Z2 » ont d’ailleurs été rassemblés sous la forme d’un DVD « l’Epopée Carel Fouché ».

D’autres documents audiovisuels réalisés par des compagnons (Gilbert Davoust, Claude Bourdais, P. Pluquet) témoignent de la vie au sein de l’usine. Notamment lors des grèves de 1975 ou à l’occasion de sorties et animations organisées par le Comité d’Entreprise.

Nous remercions messieurs Niepceron et Lecointre d’avoir partagé les archives et les travaux de recherche de l’ACCF72.

Rallye touristique

1972, 8 mm, couleur, muet, Claude Bourdais et Gilbert Davoust
Parmi les animations mises en place par le Comité d’Entreprise Carel Fouché : les rallyes touristiques. Les participants sont rassemblés Place Washington au Mans. Les organisateurs distribuent consignes et indices. Départ pour une journée découverte dans une ambiance joyeuse et bucolique, qui démarre en Sarthe et termine dans l’Orne à Perseigne.

Rallye Carrel 1973

1973, Super 8, couleur, muet, Claude Bourdais et Gilbert Davoust
Les participants partent en équipe dans leur voiture, puis grâce à des indices, découvrent le patrimoine locale et valident leur passage aux points de contrôle. Ils passent par la chapelle Saint-Anne à Soulitré, l’église Saint-Martin à Thorigné-sur-Dué, puis l’église Notre-Dame du Luart, le château de Semur-en-Vallon et enfin l’église Saint-Etienne à Valennes, village sarthois, limitrophe du Loir et Cher. Pour terminer le rallye, les concurrents relèvent des défis amusants en pleine nature.

Occupation de l’usine Carel Fouché Languepin

1975, Super 8, couleur, sonore, Claude Bourdais et Gilbert Davoust
Une voix expose la situation de conflit entre les salariés et les dirigeants de l’usine Carel Fouché Languepin. La mobilisation se manifeste par l’occupation de l’usine, les salariés sont présents, ils attendent, discutent où participent à un tournoi de pétanque.

Grève : les syndicats

1975, Super 8, couleur, sonore, Claude Bourdais et Gilbert Davoust
Les syndicats fédèrent les salariés de l’usine, avant la manifestation. Rue Bazoge, devant l’usine Carel Fouché, les ouvriers sont regroupés et écoutent les représentants qui se relaient au micro.

Manifestation 1

1975, Super 8, couleur, sonore, Claude Bourdais et Gilbert Davoust
Les manifestants quittent l’usine en tenue de travail, avec banderoles et pancartes. Ils rejoignent le centre ville, défilent autour de la place de la République et arrivent place de la Préfecture.

Manifestation 2

1975, Super 8, couleur, sonore, Claude Bourdais et Gilbert Davoust
Tractage en bord de route, boulevard Demorieu et boulevard Robert Jarry au Mans, puis rassemblement des ouvriers Place de la République, d’où ils repartent pour manifester, après une pause déjeuner.

Grève : Portes ouvertes

1975, Super 8, couleur, sonore, Claude Bourdais et Gilbert Davoust
Robert Jarry, maire du Mans, est accompagné de Monsieur Lordereau, directeur de l’usine, pour la visite des ateliers lors des portes ouvertes. Les revendications des salariés sont toujours d’actualités, les syndicats sont présents à l’entrée et les banderoles toujours accrochées.

Article rédigé en collaboration avec Elsa BLONDONT dans le cadre de sa formation au CNAM.

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