Bobines drômoises,  Fonds d'archives

Mirabel-et-Blacons

Cinéma paroissial et curés cinéastes

L’abbé André Galland, originaire de Montmaur-en-Diois, a été curé de Mirabel-et-Blacons de 1948 à 1954 puis à Donzère et enfin à Sainte-Croix.

C’est en 1948, en équipant la salle paroissiale d’un projecteur à arc Hortson 16 mm et d’un écran, qu’il lançe le cinéma paroissial de Mirabel-et-Blacons.

Les films projetés à Mirabel-et-Blacons étaient distribués par l’intermédiaire de l’association des cinémas familiaux, un organisme interdiocésain dont le siège était à Lyon. Ils circulaient dans les cinémas paroissiaux d’Allex, d’Aouste-sur-Sye et de Saillans.

Après le départ de l’abbé Galland, le Père Arbod (de 1956 à 1963) et l’abbé Dijoud (de 1963 à 1986) reprennent le cinéma. Les projections se poursuivent avec l’aide assidue de Pierre et Yvonne Prudhomme et de Gérard et Jean-Claude Audigier. Mais le petit écran concurrence de plus en plus le cinéma qui ferme définitivement ses portes à la fin de l’année 1966.

Les recettes des séances permettaient à l’abbé Galland de financer l’achat de pellicule. Avec André Eynard, curé d’Allex qui possédait une caméra, ils ont filmé les activités de la paroisse pendant six ans.  

Les vies multiples d’une bobine de film

A l’époque, l’abbé Galland a certainement projeté ses films aux habitants de Mirabel-et-Blacons et des alentours qui se retrouvaient ainsi sur grand écran.

Au début des années 1980, Paul Odemard et Jacques Joubert, qui proposent au public très local un ciné-club en 16mm, projettent les bobines dans leur format d’origine. Belle (re)découverte pour les habitants de la commune.

Pendant quelques années, les bobines sont stockées par Jacques Joubert, puis par la mairie, qui récupère par la même occasion le projecteur Hortson, désormais exposé à tous, dans l’espace municipal.

La mairie commande un premier transfert des bobines à une entreprise parisienne, dans les années 90. Mais la vidéo fournie est une bande VHS, dont les copies seront de mauvaise qualité. 

Quand en 2011 l’association Mémoire de la Drôme lance un appel à films sur le territoire, les bobines voyagent jusqu’à Gap pour être numérisées et valorisées par la cinémathèque d’Images de Montagne, avant de retrouver leur commune.

Dix ans plus tard, par l’intermédiaire de Jacques Joubert représentant la mairie de Mirabel-et-Blacons, nous avons pu renumériser les films en haute définition et en projeter des extraits lors de notre résidence à Crest. Les bobines sont aujourd’hui conservées dans les locaux des archives départementales de la Drôme et nous leur souhaitons encore une longue vie.

Ofnibus tient à remercier la ville de Mirabel et Blacons, Jacques Joubert, la cinémathèque d’Images de Montagne, l’association Mémoire de la Drôme.

Ne jetez pas vos films!

Blacons, la papeterie Latune

Entre 1948 et 1954, 16 mm, N&B, muet, André Galland et André Aynard

Après une courte balade dans le village de Blacons et une visite à l’école, l’Abbé Galland nous emmène découvrir la papeterie Latune. Exploitée entre 1818 et 1972 par la famille Lombard-Latune, la papeterie Latune a marqué l’histoire de la commune.

Les productions de Blacons comprennent : bristols, papiers pour machine à écrire, registres, buvards. Jusqu’en 1955 le chiffon est encore utilisé à la papeterie Latune. Une ouvrière trie les chiffons qui sont ensuite lessivés, raffinés et défibrés dans la pile hollandaise avant de devenir pâte à papier. La pâte passe ensuite dans les machines à papier et subit les différentes phases de fabrication : égouttage, pressage et séchage avant d’être bobinée en rouleaux de papier qui sont découpés et conditionnés dans les ateliers.

Le papier de Blacons avait gagné une belle renommée. Les conditions de travail, ancrées dans un paternalisme réputé bienveillant, attiraient les locaux. Plusieurs générations de blaconnais se sont ainsi succédées au sein de la papeterie Latune et on peut dire que certains d’entre eux y sont quasiment nés.

https://histoire-et-patrimoine-aoustois.fr/fr/rb/1278864/histoire-de-la-papeterie-latune-a-blacons-26

Activités paroissiales

Entre 1948 et 1954 ,16 mm, N&B, muet, André Galland et André Aynard
Le village de Piégros-la-Clastre : le lavoir, l’église Notre-Dame de l’Assomption, le bureau des Postes et Télégraphes, dans la cour de l’école les écoliers font la ronde pour la caméra. Le château de Piégros ruiné par les guerres de religion (aujourd’hui rénové). Les paroissiens en pèlerinage jusqu’à Saint-Médard, les ruines de l’ancien Monastère, le panorama depuis les crêtes du synclinal perché de la forêt de Saou et la messe en plein air.

A Mirabel-et-Blacons : l’église Saint-Joseph, le monument aux morts, la Gervanne, la salle du patronage Saint-Joseph, cortège des communiants avec le prêtre, messe et sortie de l’église sous la pluie.

Mirabel et Blacons – Corrida à Crest

1950, 16 mm, N&B et couleur, muet, André Galland
L’organisation de corrida à Crest n’était pas une pratique courante et cet évènement n’est pas resté dans la mémoire des habitants que nous avons rencontrés.

L’activité tauromachique à Crest provient en grande partie de la proximité parentale entre Louis Thiers, né en 1911 à Crest, et son beau-frère Paul Ricard, créateur du pastis et grand amateur de corridas.

Louis Thiers, jeune banquier brillant, rejoint la société Paul Ricard. Il se passionne pour la corrida et la bouvine.  Il créera en 1955, l’Union des clubs taurins Paul Ricard qui deviendra plus tard la première association taurine d’Europe. Il en sera le président jusqu’en 1988, date à laquelle son fils Philippe Thiers lui succède.

M. Seignert, qui dirigeait la laiterie de Crest, a participé activement à l’organisation des spectacles tauromachiques.

Les premières images d’entraînement avec un veau sont tournées au domaine de Méjanes en Camargue, propriété de Paul Ricard depuis 1939.

Des toréros se retrouvent ensuite à Crest et défilent en calèche sur la place du  champ de mars. La foule s’amasse autour de l’arène éphémère pour assister au spectacle.

Notre-Dame-du-Laus

Entre 1948 et 1954 ,16 mm, N&B, muet, André Galland et André Aynard
Les vacances du patronage à Notre-Dame-du-Laus.

Les enfants au Sanctuaire marial de Notre Dame du Laus, à la croix d’Avançon (chapelle du Précieux Sang), au monument de Pindreau surplombant la vallée de l’Avance, à la chapelle des Gyquières (Notre-Dame-des-Sept-Douleurs), au village de Saint-Etienne-Le-Laus et au réfectoire.

Les enfants assistent à un passage du Tour de France. Il s’agit de l’étape Nice-Gap, en 1950. On y voit la caravane publicitaire, la voiture balai, les voitures des équipes techniques, mais surtout quelques grands noms du cyclisme : Raphael Geminiani, Pierre Brambilla, Louison Bobet, Ferdi Kubler… Nombreux plans au col de la Sentinelle, très proche du sanctuaire de Notre-Dame du Laus. Une visite de l’église de Claviere à la frontière italienne. Puis retour aux cyclistes avec Geminiani et le maillot jaune Kubler, futur vainqueur du Tour.

Article rédigé avec le concours de Jacques Joubert et Christian Espinas.

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